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Voitures électriques d’occasion en 2024 : bonnes affaires ou faux bons plans ?

Voitures électriques d’occasion en 2024 : bonnes affaires ou faux bons plans ?

Un marché de la voiture électrique d’occasion en pleine mutation

Le marché des voitures électriques d’occasion en 2024 est en train de vivre une véritable révolution. Entre la baisse continue des prix du neuf, les progrès rapides des batteries et l’arrivée de nouveaux modèles plus efficients, la cote des véhicules électriques de première et deuxième génération se retrouve bousculée. Résultat : on trouve aujourd’hui des voitures électriques d’occasion à des tarifs qui étaient impensables il y a encore trois ans.

Pour autant, tout n’est pas rose. Une voiture électrique d’occasion peut être une excellente affaire… ou un faux bon plan qui vous coûtera cher en autonomie, en temps de recharge ou en dépréciation. En tant que passionné d’automobile électrique, je vois chaque semaine des annonces très attractives, mais aussi des pièges pour les acheteurs trop pressés.

Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon détaillé pour savoir si, en 2024, acheter une voiture électrique d’occasion est une bonne idée, quelles sont les vraies bonnes affaires, et quels sont les pièges à éviter.

Pourquoi les prix des voitures électriques d’occasion baissent autant

En 2024, on observe une forte baisse des prix sur le marché de l’occasion électrique, pour plusieurs raisons majeures :

  • Arrivée massive de nouveaux modèles plus performants (autonomie, recharge rapide, équipements connectés).
  • Guerre des prix sur le neuf, notamment en raison de la concurrence chinoise et de Tesla.
  • Évolutions rapides des technologies de batterie (densité énergétique, durabilité, gestion thermique).
  • Rotation accélérée des flottes d’entreprises et de locations longue durée, qui alimentent le marché de l’occasion.
  • Concrètement, cela signifie qu’une compacte électrique de 3 à 5 ans, comme une Renault ZOE, une Nissan Leaf ou une Peugeot e-208, se négocie aujourd’hui à des niveaux de prix comparables à ceux d’une citadine thermique essence bien équipée. Pour un budget de 12 000 à 18 000 euros, il est désormais possible d’accéder à une voiture électrique récente, avec une autonomie réelle suffisante pour la majorité des usages quotidiens.

    Voiture électrique d’occasion : les vraies bonnes affaires en 2024

    Certaines catégories de véhicules se démarquent par leur excellent rapport prix/prestations. En 2024, trois grands profils émergent clairement :

  • Les citadines et polyvalentes de première génération modernisées : Renault ZOE (batterie 40 kWh), Nissan Leaf 40 kWh, Hyundai Ioniq 28/38 kWh. Ces modèles offrent une autonomie réelle comprise entre 180 et 300 km selon l’usage, pour des tarifs très accessibles.
  • Les berlines et SUV électriques légèrement démodés : premières Tesla Model 3, Hyundai Kona Electric 64 kWh, Kia e-Niro. Moins “dans le coup” face aux nouveaux modèles, mais toujours très efficaces en autonomie et confort.
  • Les modèles de flotte à fort volume : Peugeot e-208, Opel Corsa-e, DS 3 E-Tense de première phase. Issus de location longue durée ou de flottes professionnelles, ils arrivent en masse sur le marché, tirant les prix vers le bas.
  • Pour un automobiliste qui roule principalement en ville et péri-urbain, avec quelques trajets de 150 à 200 km occasionnels, ces voitures électriques d’occasion représentent en 2024 un compromis idéal entre budget, agrément de conduite et usage réel.

    Les faux bons plans : quand l’électrique d’occasion devient risquée

    Malgré un contexte globalement favorable, certains véhicules électriques d’occasion peuvent se révéler décevants, voire problématiques. Plusieurs profils de “faux bons plans” se dessinent.

  • Les modèles à faible autonomie d’origine : premières générations de citadines avec batteries de 16 à 24 kWh (Peugeot iOn, Citroën C-Zero, premières Renault ZOE 22 kWh non optimisées, etc.). Sur le papier, les prix sont très attractifs, parfois sous les 7 000 euros. Dans la réalité, l’autonomie réelle peut descendre sous les 100 km en hiver, batterie vieillissante comprise.
  • Les véhicules sans historique de batterie clair : carnet d’entretien incomplet, absence de rapport de capacité, charges rapides intensives non documentées. La batterie est le cœur de la voiture électrique ; acheter sans information, c’est jouer à la loterie.
  • Les modèles au réseau de recharge propriétaire ou limité : certains véhicules plus anciens se rechargent mal sur les bornes rapides modernes, ou utilisent des standards en fin de vie comme le CHAdeMO. Pour qui veut faire des longs trajets, c’est un vrai frein.
  • Les voitures passées par plusieurs pays sans traçabilité complète : importations mal documentées, conditions climatiques extrêmes (très chaud ou très froid), qui peuvent accélérer le vieillissement de la batterie.
  • Sur ce type d’annonces, le prix peut paraître irrésistible. Mais en usage réel, autonomie insuffisante, temps de recharge trop long et valeur de revente en chute libre en font souvent des mauvais choix à moyen terme.

    La batterie : l’élément clé à analyser avant d’acheter

    Sur une voiture thermique d’occasion, on regarde en priorité le kilométrage, l’entretien et l’état mécanique. Sur une voiture électrique d’occasion, la batterie devient le sujet central. En 2024, plusieurs points sont absolument essentiels à vérifier :

  • La capacité restante de la batterie (State of Health, ou SoH) : idéalement, obtenir un rapport de diagnostic officiel ou un test via un outil compatible. Un SoH supérieur à 85 % est généralement rassurant ; entre 75 et 85 %, c’est acceptable selon le prix ; sous les 70 %, la décote doit être significative.
  • Le kilométrage et le type d’usage : une voiture qui a fait 150 000 km d’autoroute avec des charges rapides intensives sera souvent plus sollicitée qu’une autre ayant parcouru le même kilométrage majoritairement en ville avec des charges lentes.
  • Le type de chimie et la réputation du modèle : certaines batteries (LFP, par exemple) sont très robustes à la charge fréquente à 100 %, d’autres moins. Se renseigner sur les retours d’expérience de la communauté est indispensable.
  • La garantie batterie restante : beaucoup de constructeurs garantissent la batterie 8 ans ou 160 000 km, avec un seuil de capacité minimum (souvent 70 %). Acheter un véhicule encore couvert apporte une vraie sérénité.
  • Pour ma part, je recommande de ne jamais signer un achat de voiture électrique d’occasion sans au minimum un diagnostic de batterie récent. Ce document vaut de l’or, tant pour l’usage que pour la revente future.

    Recharge, usage quotidien et coûts réels en 2024

    L’autre dimension à considérer, ce sont les conditions de recharge et l’usage concret que vous ferez de la voiture. Une électrique d’occasion peut être parfaite pour un profil d’utilisateur, et inadaptée pour un autre.

  • Si vous disposez d’une borne à domicile (ou au minimum d’une prise renforcée), même une voiture avec 180 à 220 km d’autonomie réelle peut suffire largement pour un usage urbain et péri-urbain.
  • Si vous dépendez principalement des bornes publiques rapides, privilégiez un modèle avec charge DC rapide performante (au moins 70–100 kW en pointe), une bonne courbe de charge et un standard de connecteur pérenne (CCS Combo).
  • Pour les longs trajets fréquents, investir un peu plus dans un modèle offrant 350 à 450 km d’autonomie réelle (WLTP 450 à 550 km) peut éviter frustration et fatigue liées aux arrêts répétés.
  • En termes de coûts, une voiture électrique d’occasion garde un avantage majeur :

  • Coût au kilomètre très réduit si vous rechargez majoritairement à domicile ou au travail.
  • Entretien limité (pas de vidange, moins de pièces d’usure, freinage régénératif).
  • Assurance parfois équivalente ou légèrement supérieure, mais compensée par les économies de carburant.
  • Attention toutefois : les tarifs sur les bornes publiques rapides ont augmenté. Si vous roulez beaucoup et rechargez surtout sur autoroute, comparez le coût global avec un modèle hybride ou thermique récent, surtout sur des longs trajets fréquents.

    Critères essentiels pour choisir une voiture électrique d’occasion

    Pour limiter les mauvaises surprises et maximiser les chances de faire une bonne affaire, voici les principaux critères à garder en tête en 2024 :

  • Définir clairement votre usage : kilomètres quotidiens, fréquence des longs trajets, type de routes empruntées.
  • Vérifier la compatibilité recharge : type de prise, puissance maximale en AC (7,4 ou 11 kW) et en DC, standard (CCS, CHAdeMO), réseau de bornes proches de chez vous.
  • Évaluer l’autonomie réelle, pas seulement le chiffre WLTP : se baser sur des retours d’utilisateurs et des tests indépendants.
  • Contrôler l’état de la batterie via un diagnostic fiable et comprendre la garantie restante.
  • Étudier la revente future : popularité du modèle, image de marque, risques d’obsolescence technologique rapide.
  • En combinant ces éléments, on arrive à une vision beaucoup plus claire du rapport qualité-prix d’une voiture électrique d’occasion.

    Un mot de passionné : quand l’occasion électrique a vraiment du sens

    En tant qu’amateur convaincu de l’électrique, je suis impressionné par la maturité atteinte par le marché de l’occasion en 2024. On n’est plus dans l’expérimentation : on trouve des voitures fiables, agréables, capables de couvrir la majorité des besoins, à des prix enfin accessibles.

    Les modèles que je considère comme les plus intéressants sont ceux qui allient :

  • Une batterie encore bien préservée.
  • Une autonomie réelle autour de 300 km (ou plus si vous voyagez beaucoup).
  • Une recharge rapide correcte pour dépanner sur les longs trajets.
  • Un historique clair, de préférence avec un seul propriétaire ou une flotte bien suivie.
  • Dans ces conditions, la voiture électrique d’occasion n’est pas seulement une bonne affaire financière, c’est aussi une manière très agréable de découvrir – ou de prolonger – l’expérience de conduite électrique : silence, couple instantané, confort en ville, entretien réduit. Pour beaucoup d’automobilistes, c’est aujourd’hui la porte d’entrée la plus rationnelle vers la mobilité zéro émission à l’échappement.

    À l’inverse, se jeter sur la première annonce “pas chère” sans analyser batterie, autonomie et usage réel reste la meilleure façon de transformer un achat passion en source de frustration.

    Comme toujours en automobile, et peut-être encore plus avec l’électrique, l’information et la transparence sont vos meilleurs alliés. Prenez le temps de comparer, de lire des retours d’expérience, de tester plusieurs modèles. Le marché est suffisamment large en 2024 pour que chacun trouve la voiture électrique d’occasion qui lui ressemble, sans sacrifier ni le plaisir ni le budget.

    Noam